Nos références - Restauration d'une longère en Indre et Loire

Une goutte d'eau peut tout changer...

Je n'ai pas raconté le "processus" de notre changement de mode de vie. Je vais y remédier de suite.

Ca remonte à quelques années déjà.

On a commencé avec les produits ménagers, remplaçant tout par du vinaigre blanc, du bicarbonate de soude et du savon de Marseille. Plus par souci d'économie financière qu'écologique, il faut bien l'avouer. Et finalement, les deux se rejoignent et vont de paire! Puis, nous avons poursuivi avec les couches lavables pour les loulous. Finalement, l'aspect de l'hygiène y est passé aussi, tout comme la santé, avec les tisanes et huiles essentielles. Attention, on ne rejette pas tout non plus!

Bref, en septembre 2014, on était encore loin de nos valeurs et principes actuels.

Pour preuve, lorsque nous avons visité cette longère, j'ai proposé de passer par un architecte pour les travaux, ne me sentant pas capable de repenser l'agencement des pièces. Nous avons demandé au courtier s'il en connaissait un et il nous a fourni les coordonnées d'une entreprise qui, en fin de compte, s'avèrait être "spécialiste" de la rénovation.

Une personne est venue voir  la maison pour nous faire un devis. Il nous a demandé si nous le voulions détaillé, ce à quoi j'ai répondu oui. Résultat du devis (sur une demie page) : 1000€×200m2, environ. Bien détaillé en effet! Et bien trop élevé à notre goût! Nous n'avons évidemment pas donné suite. Nous avons décidé de passer par des artisans locaux et ce fut bien plus concluant! Du travail de qualité et avec des tarifs intéressants.

Et surtout, des personnes ouvertes et intéressées pàr de nouvelles façons de procéder.

notre phyto en cours de réalisation

Je réfléchissais au moyen de réduire nos factures d'eau et je me suis penchée sur les toilettes sèches (TLB : toilettes à litière biomaîtrisées). Après avoir convaincu monsieur, il a fallu réfléchir (et oui, encore et ce n'est pas fini! ;-)) à l'assainissement. Avec une fosse septique vieille de plus de 30 ans et sous-dimensionnée, je voulais trouver quelque chose qui nous convienne davantage, déjà en terme de dépenses (prix du changement entre 8000 et 12000€, plus les vidanges...), sans parler des désagréments connus de ce système. Il nous a été proposé une micro-station d'épuration. Mais commençant à m'intéresser au lagunage, je n'étais pas convaincue. Finalement, après de loooongues heures de lectures et de prise de contacts à droite et à gauche, j'ai trouvé le site Eautarcie de Joseph Orszagh (http://www.eautarcie.org/05c.html). Le système m'a bien plu et les arguments aussi. Il y avait un lien vers le site EauVivante (malheureusement piraté et fermé pour le moment), dont le principe a achevé de me convaincre. J'ai donc pris contact avec Anne Rivière, fondatrice de l'association. Elle est venue faire une étude et nous conseiller, à bord de sa camionnette toute équipée!

Petite anecdote : première pour ma fille (encore en couches à l'époque) sur des toilettes sèches!

Voilà donc l'histoire de notre phyto épuration.

De la maison autonome à l'économie solidaire

A Noël 2014, L.ie nous a offert 2 bouquins passionnants, le premier : "La Maison Autonome" de Patrick Baronnet (www.heol2.org/); le second (je mettrai la référence quand je la retrouverai, il se trouve dans les cartons...) sur beaucoup de choses que l'on peut faire soi-même (ça passe par le potager, les ruches, les réparations...). Là, ça a fait comme un déclic. Pourquoi pas nous! On n'en peut plus de faire attention à nos consommations en énergie pour que cela soit directement comblé par les augmentations de tarifs! (pour info, dans nos bilans de consommation électrique, il était indiqué que nous consommions 70% en heures creuses et 30% en heures pleines, ce qui est le contraire de la moyenne nationale... Donc, plutôt bons élèves, en théorie).

Et c'est parti pour d'intenses recherches (encore???), notamment au niveau éolien. Il y a tellement à boire et à manger sur le net, entre celles du commerce, celles qu'on peut faire soi-même (avec ou sans stage...), que mon cerveau n'assimilait plus rien! J'ai donc re-potassé le livre de Patrick Baronnet, où il décrit le système de son éolienne et son efficacité. A la fin du livre, il transmet les coordonnées des personnes, entreprises, associations, ..., avec qui il est en lien, et il y avait celles du concepteur de son éolienne. Je me suis dit "pourquoi pas? Qui ne tente rien, n'a rien". J'ai donc pris contact avec Patrick Le Bouïll, qui, très accessible, ouvert et généreux, m'a informé ne plus en vendre, mais connaître un couple qui souhaite revendre la leur. Ils n'ont pas eu l'autorisation pour la monter à 18m, ce qui aurait été un minimum vu la configuration des lieux. J'ai donc appelé ce couple charmant, qui m'a posé beaucoup de questions, voulant s'assurer de la faisabilité de notre projet, ne souhaitant qu'une chose, qu'elle fonctionne. Nous sommes donc allés à Arzal, dans le Morbihan, tous les 4, voir cette éolienne. Nous avons fait la connaissance de ce couple et de leurs 2 enfants, dans une charmante maison restaurée par leurs soins et ayant eux aussi, une phyto épuration via EauVivante et des cuves d'eau de pluie via Is'Eau Energie. Bref, le courant (c'est le cas de le dire!) est bien passé et nous avons convenu d'un weekend pour venir la récupérer. Ils nous ont offert le gîte et le couvert! C'était très sympa! D'autant que Patrick Le Bouïll s'est joint à nous pour démonter l'éolienne. Au préalable, il nous a fait toutes les études nécessaires quant à l'éolienne et sa capacité, son lieu d'implantation, qu'il s'est proposé également pour nous aider à la monter, en ne cherchant que le succès de l'opération. Quel bonheur de tomber sur des personnes désintéressées!!! L'éolienne est arrivée à bon port et attend que nous ayons un peu de temps pour nous en occuper.

Les deux cuves d'eau de pluie

Ensuite, le principe de récupérer l'eau de pluie pour l'utiliser dans la maison m'a séduite. Et je me suis dit qu'on devrait même aller jusqu'à la consommer, malgré l'interdiction en France. Je précise que c'est autorisé en Belgique et aux Pays Bas, entre autres... Comme quoi, les grandes firmes ont une réelle influence en France. Mais pas dans le bon sens... M'enfin, ça, c'est un autre débat.

Bref, tout ça pour dire que je me suis rapprochée d'Is'Eau Energie (http://www.iseauenergie.net/) pour mettre tout ça en place. Résultat des courses : 2 cuves bulles de 7000L chacune et tout le système pour la potabiliser. On a deux vannes, une pour le réseau (au cas où) et l'autre pour l'eau de pluie.

Pratique du compost et des toilettes sèches

Les toilettes. C'est bien beau de vouloir disposer de toilettes sèches, encore faut-il choisir ceux qui nous iraient. Et oui, encore beaucoup trop de possibilités pour quelque chose de très simple, en fin de compte. Il y a les toilettes à séparation, les systèmes hypra compliqués, le tout vendu à un prix exhorbitant, et il y a ceux que l'on fabrique soi-même. Choix qui s'est imposé à nous. Toujours d'un point de vue économique, mais également écologique : je vais réutiliser des palettes. Les frais engagés comprennent le seau en inox (plus cher qu'en plastique, mais plus simple à l'usage), la lunette (achetés sur l'excellent site Lécopot (http://lecopot.com/)) et la quincaillerie. J'ai choisi, pour rester dans le naturel, une lunette en bois, qui est juste superbe. La marque est pyrogravée dessus.

Le principe d'utilisation n'est pas compliqué et ça amuse les enfants. On place environ 5cm de matière carbonée (sciure de bois, paille broyée, tonte, ...) et après chaque utilisation, on recouvre par une louche de cette même matière. Aucune odeur (en tout cas, pas plus que dans des toilettes à chasse d'eau, sans rentrer dans les détails... ;-)), pas de bruit. On vide le seau au compost, environ tous les 4 jours, à 2 adultes et 2 enfants. Là encore, j'ai été agréablement surprise, aucune odeur!!! J'ai fabriqué mon aire de compostage, comme décrit dans le livre d'Eric Sabot, préfacé par Patrick Baronnet "La pratique du compost", c'est à dire que j'ai isolé cette aire avec des palettes (oui, oui, encore et vous n'avez pas fini d'entendre parler de palettes ici!), puis, avec du grillage à poule, j'ai fait 2 cellules, l'une avec de la paille activée (paille mouillée puis foulée au pied), l'autre avec le compost en cours. A chaque nouvel apport, on ajoute de la paille activée et on décompacte le tout. Conclusion : aucune visite d'animaux, pas d'odeur et une décomposition qui se fait très bien.

Et les palettes, alors?!?

Ben oui, j'ai dit que j'allais en parler, alors j'y viens.

Cette idée vient de l'homme de la maison. Au départ, je cherchais à n'avoir que des meubles en bois massif, marre de ces machins en contreplaqué et autres... Il n'y a que dans une seule des grandes enseignes (A***éa) que j'ai trouvé quelque chose qui me correspondait : des meubles de cuisine en acacia massif. Le but aurait été d'en prendre en plus pour les utiliser dans la salle de bain, ayant entendu, lors d'une émission que les meubles de salle de bain coûtent plus cher que ceux de cuisine, alors qu'il s'agit de la même chose...

Bref, avant de déménager, nous avons décider de faire table rase au niveau mobilier et électroménager. Je m'explique : nous avons vendu notre lit, nos canapés, le sèche-linge, le lave-vaisselle. Nous voulions également vendre les lits des enfants, le micro-ondes et nos armoires, mais n'avons pas eu de succès. Le but était de ne pas s'en encombrer, puisque le camping allait durer un moment, et aussi, pour l'électro ménager, de consommer moins. Je vais y revenir.

Nous avions donc déjà dans l'idée de faire nos lits avec des palettes, ce qui était déjà le cas pour le nôtre, et de faire de même pour les canapés. Alors, D. m'a dit et pourquoi pas pour le reste des meubles??? Et on recommence les recherches... Et là, on découvre des trésors! C'est fou tout ce qu'on peut faire avec!!!

Notre grand loulou a d'ailleurs déjà son idée quant à la forme de son futur lit!!! Un lit cabane en mezzanine avec un toboggan (tiens, on a déjà vu ça à Arzal! :-)).

Nous en avons donc récolté un certain nombre (et continuons). On doit en avoir environ 60 actuellement.

Et ça y est, je commence notre premier meuble! Il s'agit du meuble vasque de la salle de bain. Besoin juste de 2 palettes. Le plus long est de les démonter. Mais j'ai chopé le truc, donc je devrais pouvoir être plus rapide pour les prochaines! A suivre des photos...

Nous avons fait le choix de nous séparer du sèche linge. Extrêmement énergivore, nous préférons étendre notre linge. Idem pour le lave-vaisselle. Après avoir cherché une recette de produit pour le lave vaisselle, en vain, et même en utilisant ceux (beurk) du commerce, la vaisselle n'est jamais vraiment nickel. Donc, en fin de compte, s'il faut re-laver de la vaisselle, y a t'il une réelle économie d'eau? J'en doute fort. Nous faisons désormais la vaisselle à la main et ne consommons vraiment pas beaucoup d'eau.

Petit aparté, en lien avec la vaisselle : avec notre phyto, nous allons faire une mare terminale, où nous aimerions avoir des poissons. Il faut savoir qu'au Japon, les carpes font un excellent prélavage. A méditer...

Maître Masanobu Fukuoka et l'agriculture naturelle et sauvage

Rajout important dans nos références : feu Maître Masanobu Fukuoka. Il a ressuscité l'agriculture naturelle et sauvage, tout en permettant une réelle remise en question à tous niveaux... Au-delà des préoccupations agricoles, il m'a permis d'ouvrir les yeux sur notre distance avec la Nature.

Finalement, à l'époque où nous avions évoqué notre envie de changer de métier pour un "retour à la terre", cette expression avait bien plus de sens dans notre inconscient!